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De toutes les armes, l'épée est celle qui est le plus pratiquée dans l'art du taiji
Les premières épées fabriquées par la civilisation chinoise remontent aux Shang (env 1500 - 1045 av J.C) et Zhou (1045 - 256
av J.C), il s'agit alors d'armes de bronze. On la retrouve, ensuite, couramment associée au Taoïsme au court de l'histoire. Elle y a une valeur symbolique et de nombreux pouvoirs magiques lui
sont conférés.
Cette fascination pour la forge existe dans toutes les civilisations : La naissance de l'objet en métal, issue de la terre et
créé par l'homme grace à l'eau et au feu (alimenté par le bois et l'air) relève souvent du rite chamanique. C'est dans ce contexte que nait également l'alchimie, fondée sur les mêmes principes de
transformations de la matière et de l'esprit.
Dans la Chine ancienne, l'épée était utilisée dans des rites d'exorcisme : Une "danse de l'épée" (jianwu) rituelle permettait
de chasser les mauvais esprits. Parmis les anciennes pratiques chamaniques (qui donnèrent naissance à ce que l'on nomme aujourd'hui le Taoïsme. "voir
article de l'épée rituelle" ), cette danse de l'épée pourrait être une explication à un rapprochement, plus récemment, entre les exercices ésotériques du souffle et l'escrime
...
Plus tard dans l'histoire de la Chine, sous la dynastie Tang ( 618 - 907) les danses de l'épée réapparurent sous forme de
représentations chorégraphiées. A cette époque, la légendaire danseuse Gong sun fascinait son audience par la virtuosité de ses mouvements . Ces danses sont encore présentes de nos jours,
d'une certaine manière, dans les représentation d'opéra traditionnel.
Sous les Ming, le ji xiao xinshu, le traité pour une nouvelle efficacité militaire, du général Qi jiguang donne quelques
indications importantes sur la forge des armes de guerre et leur utilisation.
Dans les esprits communs, le mythe du chevalier errant (wuxia) est toujours associé aux anciennes traditions chinoises,
véhiculées par le taoïsme. En cela, la réputation de l'épée de Wudang est sans équivalent. Mais, si les termes généraux "épée de wudang" ou "style de wudang" sont souvent utilisés, et même par
des maître de l'art martial, les écoles se rattachant aux monastères sont, en réalité, nombreuses. J'ajouterais que la pratique d'un style et en particulier celui-ci reste souvent
chorégraphique.
Li jinglin fut très certainement un des derniers maître épéiste à être considéré comme un de ces "chevaliers" des mythes
populaires. Général des armées du Shandong et du Hebei sous le gouvernement nationaliste, il fut nommé vice-président de l'académie nationale des arts martiaux.
Le général Li jinglin
Grand maître de l'épée de Wudang, qu'il détenait du légendaire Song weiyi, il enseigna son art de l'escrime à de nombreux
experts dont les noms sont restés dans l'histoire. Song weiyi, quand à lui, fut un de ces mystérieux personnages dans l'histoire des arts martiaux : Dong haichuan (fondateur du baguazhang) aurait
reconnu venir de la même secte taoïste que lui. Cette annecdote, très prisées des historiens, rattacherait l'art du baguazhang à un temple taoïste dont les maîtres de Song weiyi et Dong haichuan
furent deux frères-moines. L'origine de "l'épée de wudang" enseigné par Song weiyi à Li jinglin pourrait bien être l'épée Kunwu (Kunwu jian).